LE MONDE SURMENE
Si j’avais su.
Si j’avais pu.
J’aurai dit au Seigneur de me créer ailleurs.
Ailleurs sur une planète plus accueillante.
Loin de tous ces misanthropes et de tous ces violents.
Plus loin de ces barbares et intolérants.
Qui sont cyniques dans leurs actes.
Haineux dans leurs propos.
Ils tuent.
Ils massacrent.
Ils kamikazent.
Ils exterminent.
De loin j’entends le soliloque du monde surmené.
De près le sang de ses victimes qui jaillit.
Les larmes du soleil.
Les larmes de la lune.
La cruauté de l’homme.
Auteur de tant de terreur.
Acteur de toute horreur.
Ce monde est bondé de fous.
Le monde s’embourbe,
S’embourbe dans de larmes,
Les larmes rouges des nuits blanches.
Il patauge,
Patauge dans du sang,
Le sang blanc des âmes candides.
Il s’embrase,
S’embrase sous le souffle bouillant,
Le souffle des Machiavels et des Lucifers.
Vite initiés aux secrets des armes,
Les enfants ne rient plus.
Dans l’étang paisible du village,
Les crapauds ne coassent plus.
Telles de fourmilières en déclin,
Villes et campagnes se vident.
Autochtones respectables hier,
Refugiés catastrophés aujourd’hui.
Qu’ont-ils faits, tous ces humains qui agonissent,
Qui agonissent sur les sentiers du supplice ?
Et ces gosses émaciés et éreintés sur les routes de l’inconnu ?
Leur crime c’est d’avoir été différents d’eux.
Le Seigneur nous a créés arc-en-ciel,
Pour le génie, l’harmonie et la complémentarité.
Sur ces pages, je vomis la souffrance du monde.
Quant à toi Afrique, je te pleure.
Toi dont les terres sont le théâtre de tous ces revers implacables.
Toi qui porte le fardeau du monde.
Toi qui t’étouffes dans le labyrinthe de tes politiques.
Toi qui te débats dans les guet-apens.
Toi qui te sens mal dans la moelle sucée par tes mentors.
Réveille-toi et affronte ceux qui te veulent détruite.
Les rigoles d’égorgement alimentent les ventricules de la haine.
La haine accouche de la violence.
La violence engendre la haine.
Le monde est sous contrat.
Nous avons le devoir d’y vivre en paix,
Dans le respect strict de l’autre.
A tous ces criminels new look.
Les boucs à la barbe touffue,
Les frères ennemis politiques,
Les mentors au jeu d’intérêt,
Apprenez ces leçons aussi vieilles que la nature :
La guerre des nerfs n’a jamais fléchi le nerf des cœurs.
Le monde est un œuf sacré dans une vitrine,
Et chacun a le devoir de le préserver pour la postérité.
Pourquoi moissonnent-ils le champ du Seigneur ?
Il le fait déjà.
Il le fait bien.
Le monde est un abattoir
Où le destin furieux plongera chacun dans le gouffre du silence.
Sévaré le 02 Décembre 2014
Le Chroniqueur :
Adama KEITA Directeur des Etudes de l’E.T.J.S.